Accueil Nos points de vue Point de vue #6 : accompagner l'ESG « Les investisseurs et les entreprises nourrissent aujourd’hui d’authentiques convictions en matière de durabilité. C’est un vrai cercle vertueux ! »
Accueil Nos points de vue Point de vue #6 : accompagner l'ESG « Les investisseurs et les entreprises nourrissent aujourd’hui d’authentiques convictions en matière de durabilité. C’est un vrai cercle vertueux ! »
Partenaire d’Initiative & Finance, LGT Capital Partners gère un programme d’investissements à l’échelle internationale. Pionnier sur les questions d’ESG, qu’il adresse à travers ses fonds depuis plus de vingt ans, il revient pour nous sur ce sujet par la voix de Pauline Wetter, directrice Private Equity.
Quelles sont vos priorités actuellement en matière d’ESG, en tant que firme mais aussi en tant qu’investisseur ?
Nous aspirons à être un leader mondial de l’intégration des principes ESG dans l’écosystème du private equity, afin de combiner les rendements financiers à une contribution positive à l’environnement et à la société dans son ensemble. Nous travaillons à la réalisation de cette vision autour de trois thèmes clés : « Investir », « Promouvoir » et « Vivre ».
En matière d’investissement, LGT Capital Partners se concentre tout d’abord sur le processus de due diligence que nous avons mis en place pour tous les investissements que nous réalisons. Cela se traduit par un dialogue continu que nous entretenons avec les gérants de fonds que nous accompagnons : ils nous apportent des idées, et nous leur apportons les observations que nous tirons du marché sur lequel nous opérons.
Pour promouvoir ces valeurs, nous participons activement à un certain nombre d’organisations professionnelles, axées sur l’ESG, notamment l’UNPRI, l’IIGCC (The Institutional Investors Group on Climate Change) et le GIIN (Global Impact Investor Network). Ainsi, nous soutenons le développement des meilleures pratiques de marché et encourageons une plus grande intégration de l’ESG dans notre industrie.
Enfin, notre troisième pilier « Vivre » porte sur la mise en œuvre des principes ESG au quotidien chez LGT Capital Partners en tant qu’organisation: notamment à travers l’accès à la formation continue, l’engagement envers la diversité de nos équipes, et l’inclusion de personnes de tous les horizons.
Comment tenez-vous compte des questions de sustainability dans votre stratégie d’investissement ? Risques, pérennisation/futureproofing, opportunités…
Nous sommes convaincus que les entreprises qui gèrent bien les aspects ESG pertinents sont mieux armées pour prospérer à l’avenir et offrent donc un meilleur profil risque-rendement. Et dans le même temps, de nombreux défis liés à la durabilité offrent des opportunités aux entreprises innovantes et donc aux investisseurs. Notre stratégie d’investissement repose sur plusieurs grands piliers qui servent à minimiser les risques tout en bénéficiant de ces opportunités. Le premier est la due diligence que nous réalisons avant chaque investissement, afin de comprendre en profondeur la prise en compte des questions ESG par le gérant de fonds et la manière dont elles sont incluses dans sa stratégie. Un deuxième pilier est une discussion régulière des progrès, réalisée tout au long de la relation que nous entretenons avec les gérants. Cela passe par le dialogue, ou un reporting spécifique. Nous partageons d’ailleurs chaque année avec tous nos gérants de fonds nos observations notamment sur les meilleures pratiques de marché dans un rapport ESG d’une cinquantaine de pages.
La troisième grande ligne repose sur un système de notation de l’ensemble des gérants que nous accompagnons via un questionnaire que nous leur adressons une fois par an, et qui reprend un certain nombre de questions issues du questionnaire de l’UNPRI. Nous leur attribuons ainsi une note, qui va de 1 (excellent) à 4. Nous pouvons ainsi suivre l’évolution dans le temps de leurs actions sur leurs priorités ESG.
Cette notation ESG est un outil crucial pour mesurer à large échelle l’évolution des gérants sur l’ensemble des critères ESG par géographie et par segment, notamment.
Enfin, nous gérons aussi plus spécifiquement un fonds à impact dédié aux gérants et actifs qui offrent des solutions aux défis les plus pressants en matière de durabilité, tels qu’ils sont exprimés dans les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies.
Comment vos équipes s’organisent-elles en interne pour travailler sur ces sujets ?
Nous disposons d’une équipe dédiée aux sujets ESG pour les marchés privés. Et parallèlement, chaque membre des équipes d’investissement bénéficie d’une formation continue sur la manière d’intégrer les critères ESG à travers les piliers évoqués précédemment. En outre, toutes les équipes échangent très régulièrement, afin d’être en constante amélioration et se positionner au-devant de toutes les avancées en matière d’ESG. Notre stratégie ESG globale est définie et supervisée par notre comité ESG, mais pour rester agiles, nous avons en interne plusieurs petits groupes focalisés sur des sujets précis : l’ESG dans les marchés privés, l’ESG pour notre entreprise, ainsi que des groupes thématiques axés sur le changement climatique et la diversité et l’inclusion. Enfin, nous avons des responsables par région : Etats-Unis, Asie, Europe…
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre « ESG Cockpit » ? Quels principaux critères utilisez-vous pour faire vos choix d’investissement ?
LGT Capital Partners a plusieurs activités dans la gestion de produits multi-alternatifs. Notre ESG Cockpit est un outil propriétaire qui s’appuie sur les données ESG disponibles publiquement pour générer des scores ESG pour les titres cotés. Il analyse les attributs ESG des activités d’une entreprise, les controverses ESG potentielles, et l’impact des produits de l’entreprise sur les Objectifs de Développement Durable. Notre ESG Cockpit permet notamment de calculer l’empreinte carbone d’un actif coté ou d’un portefeuille entier.
Pour avoir une vision globale de l’ensemble de nos activités, nous traduisons une partie de notre système de notation en private equity, évoqué précédemment, dans l’ESG Cockpit afin de comprendre comment nos investissements private equity se positionnent par exemple par rapport à leur empreinte carbone ou leur contribution aux Objectifs de Développement Durable.
SFDR, PAI… la réglementation en matière d’ESG évolue vite, et tend à devenir de plus en plus exigeante : comment ces changements influencent-ils vos pratiques en matière d’ESG ?
Nous apprécions ces changements de régulation car ils permettent de concrétiser l’approche sur l’ESG. Chez LGT Capital Partners, nous sommes pionniers en la matière puisque nous avons commencé à intégrer des clauses ESG dans nos fonds dès 2003. Depuis 2008, nous sommes membres de l’association UNPRI, et présents au sein de son conseil d’administration. Il nous tient donc à cœur que la réglementation évolue. Nous sommes prêts, la réglementation ne fait que confirmer les sujets que nous adressons déjà informellement.
Jusque-là, il existait beaucoup de process, de checklists. Ce que la réglementation a changé, c’est la manière de quantifier certains résultats. Cela fait converger toute l’industrie vers quelque chose de très tangible. C’est formidable, mais en même temps, la réglementation en Europe est une cible mouvante et évolue rapidement, ce qui présente certains défis. Mais nous pensons être bien équipés pour les relever.
Le lancement de fonds tels que le fonds Tomorrow d’Initiative & Finance est aujourd’hui devenu un incontournable des entreprises du Private Equity. En quoi Tomorrow se distingue-t-il justement parmi toutes les offres du marché ?
Aujourd’hui, le marché à impact en est encore à ses débuts. Le terme même d’ « impact » est très à la mode, et est utilisé sans qu’il y ait pour autant nécessairement une vraie approche de fond, il permet même d’avoir plus de traction dans une levée de fonds – si l’on pousse le trait… Ce qui distingue clairement Initiative & Finance sur ce sujet, c’est une approche qui quantifie l’ensemble des objectifs à travers tout le processus d’investissement. C’est d’abord une approche opérationnelle au moment du sourcing, c’est-à-dire un dialogue avec le dirigeant de l’entreprise à vendre, pour pouvoir quantifier les objectifs d’abord, et les progrès ensuite. Et ainsi, au moment de la sortie, les entreprises sont transformées durablement et de manière très visible.
Les investisseurs et les entreprises nourrissent aujourd’hui d’authentiques convictions en faveur de la durabilité. Et avec les changements climatiques de plus en plus visibles, la résilience est prise en compte financièrement dans les valorisations. C’est un vrai cercle vertueux !